Quand on évoque l’ananas, beaucoup pensent au fruit jaune vif, sucré et acidulé, souvent vendu dans les grandes surfaces. C’est le plus souvent la variété Cayenne lisse, le standard mondial pour l’exportation. Pourtant, il existe une autre variété qui fait la fierté du Bénin et séduit tous ceux qui y goûtent : l’ananas pain de sucre.

La différence commence par l’aspect. L’ananas classique est généralement de grande taille, avec une peau jaune-orangé à maturité et une couronne de feuilles épaisse. À l’inverse, l’ananas pain de sucre est plus petit, allongé, avec une peau qui reste verte même lorsqu’il est mûr, et une couronne plus fine. Cette particularité déroute souvent les personnes qui s’attendent à voir un fruit bien jaune pour juger de la maturité : ici, la couleur ne change presque pas.

Côté goût, la différence est frappante. L’ananas Cayenne lisse propose une chair sucrée, mais aussi acidulée, parfois piquante sur la langue. Il est rafraîchissant mais peut irriter ceux qui sont sensibles à l’acidité. L’ananas pain de sucre, au contraire, offre une douceur incomparable. Sa chair blanche à jaune très pâle est fondante, sans aucune acidité, avec des notes de miel et un parfum floral. Il séduit les enfants et tous ceux qui aiment les saveurs douces.

La texture joue aussi un rôle important dans le plaisir de dégustation. L’ananas classique est fibreux : son cœur est dur et souvent jeté à la poubelle car il est trop coriace. L’ananas pain de sucre, lui, est tendre de bout en bout. On peut manger tout le fruit, même le cœur, qui est sucré et moelleux.

Il y a aussi des différences dans la manière de produire et de consommer ces deux fruits. L’ananas Cayenne lisse est cultivé en grande plantation, récolté toute l’année et transporté sur de longues distances. Il supporte bien le stockage et le transport, ce qui explique sa présence massive sur les marchés internationaux. À l’inverse, l’ananas pain de sucre pousse surtout au Bénin sur le plateau d’Allada, dans des exploitations souvent familiales ou artisanales. Plus fragile, il est consommé localement ou exporté en petite quantité vers des marchés de niche, notamment grâce à l’obtention du label IGP, Indication Géographique Protégée.

Ce label IGP, obtenu en 2020, fait toute la différence : il protège la variété, valorise le savoir-faire des producteurs locaux, et garantit au consommateur une origine contrôlée et des méthodes de culture respectueuses de l’environnement. Cela encourage une agriculture de qualité, tournée vers la valorisation des produits du terroir.

Sur le plan nutritionnel, les deux variétés sont excellentes : riches en vitamine C, en fibres et en antioxydants. Mais l’ananas pain de sucre est plus digeste, car son absence d’acidité le rend plus doux pour l’estomac.

Enfin, côté dégustation, l’ananas pain de sucre peut se savourer nature, en jus frais, ou dans une salade de fruits. Il est même parfois dégusté avec une pincée de piment, selon une tradition locale.

En résumé, l’ananas classique et l’ananas pain de sucre du Bénin sont deux trésors aux caractères bien différents. Le premier est le fruit universel, adapté au transport et à la grande consommation. Le second est un produit d’exception, à la douceur inégalée, qui raconte toute une histoire : celle d’un terroir, d’un savoir-faire, et d’un goût unique à découvrir.

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